Dans l’après-cancer, la peur de la rechute est une menace. Mai je peux travailler sur moi et embrasser la vie, pour concéder moins de place à cette épée de Damoclès ! « Elle est là, tranchante et sans âme, insidieuse et masquée Elle pique et repique le cerveau, elle pique l’espoir, elle pique les idées Toxique et protéiforme, elle maraboute, cette épée Elle tournoie, elle gambille, elle n’a pas été invitée Peur que la broyeuse reprenne du service, Peur que la mauvaise lame joue de ses vices, Peur que le mauvais sort à nouveau sévisse, Peur de tout, de deux boulons et trois vis Toujours un seul réel et autant de réalités Chacun la portance de ses vulnérabilités Suintent entre les doigts une confiance molle Quand viennent sournois les jours des contrôles Il y a des moments où l’on oublie même qu’on respire Les nerfs à vif, les yeux tremblotants, on transpire, Mauvaise clef pour la bonne serrure contre Damoclès Et il faut bien un jour que cela enfin cesse Je veux vous parler de l’arme de demain Enfantés du monde elle en sera le grain Le grain, oui, tirer le bon grain de l’ivraie Allons bien voir qui vraiment dit vrai Loin des enfers de Damoclès, loin des angoisses, Il y a des clefs secrètes qui entre gens se passent Qui vous font voir plus loin que votre ombre et vos fragilités, Vous emmènent vers la lumière, loin des nuisibles épées. Transperçons donc la menace de Damoclès, Remettons le train de la confiance sur des rails avec plus de souplesses. Saupoudrons la vie dans la vie, dénouons les tresses, S’autoriser de nouvelles espérances, oui s’autoriser ça presse ! Avec de nouvelles valeurs bien identifiées, Dans un nouvel espace, de nouvelles ivresses, S’ancrer dans une deuxième vie, pavée de promesses ! Savourer ce nouveau et plus haut degré de perception Parce que la maladie ne peut pas être que déceptions Et parce que je suis vivant, que la vie m’a donné cette chance Au diable Damoclès et ses maléfiques danses Je fais mon choix, m’accroche à la vie, m’accroche à vouloir ! Que vive cette nouvelle lumière que je discerne dans le miroir ! Eh bien certes, la liberté est en duel avec la santé ! Mais une émotion est moins négative si elle est exprimée Oh oui ! oh oui ! Marteler cette absolue vérité Qui clame qu’en toute crise nidifie l’opportunité Au diable les « Il n’y a rien à faire ! » Au diable l’hôtel des mourants d’air La seule façon de vivre c’est de de tout embrasser, maintenant, donner l’accolade à la vie, épaissir les instants et sourire à son prochain, s’offrir à cette nouvelle existence, cette nouvelle foi, cette nouvelle joie ! Vivant et vivifiant, je fais la nique à la menace ! Je suis dans cette nouvelle ère et j’ai ma place ! Je tiens le pinceau et je vais mettre de la couleur Quand on a connu le pire, il ne reste qu’à inventer le meilleur » (c) Philippe Gourdin